Sénégal: veille d’un nouveau procès à risques pour l’opposant Ousmane Sonko, accusé de viols
Des heurts ont éclaté lundi à Ziguinchor dans le sud du pays et dans plusieurs quartiers de Dakar à la veille du nouveau procès annoncé d’Ousmane Sonko. L’opposant doit en principe comparaître ce mardi à Dakar face à Adji Sarr, ancienne employée d’un salon de massage, qui l’accuse de viols répétés et menaces de mort depuis plus de deux ans. Le leader du parti Pastef et candidat à la présidentielle prévue en février 2024 a toujours dénoncé « un complot politique ». Il avait déjà affirmé qu’il ne comptait plus « collaborer avec la justice ».
Jamais depuis l’indépendance du Sénégal, sinon peut-être lors du procès, en 1963, de l’ancien Premier ministre Mamadou Dia pour une tentative de coup d’État imaginaire, le procès d’un responsable politique n’aura revêtu un tel enjeu.
Figure montante de la scène politique sénégalaise, l’opposant Ousmane Sonko, 48 ans, doit comparaître à partir du 16 mai devant la chambre criminelle du tribunal régional hors classe de Dakar. Accusé de viols sous la menace d’une arme par la jeune Adji Sarr, qui officiait dans un salon de massage qu’il fréquentait alors, le président des Patriotes africains du Sénégal pour l’éthique, le travail et la fraternité (Pastef) risque jusqu’à dix années d’emprisonnement.
Se rendra-t-il au tribunal ? Ses proches et sa défense restaient flous lundi. Me Said Larifou l’un de ses avocats en conférence de presse depuis Paris. «Il n’a pas reçu de convocation. Lorsqu’il recevra une convocation, monsieur Sonko s’y rendra – si toutes les conditions de sécurité lui sont garanties. »
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D’après la loi, Ousmane Sonko pourrait être arrêté et présenté de force à l’audience OU jugé par contumace. Quoi qu’il en soit, Me El hadj Diouf avocat d’Adji Sarr veut croire que « l’heure de vérité est arrivée ».
« Le face-à-face et inévitable, sauf si celui qui a peur refuse de comparaître. On ne peut pas être au-dessus du tribunal, on peut être à la disposition du tribunal. Tout le monde est convoqué régulièrement, il ne reste que le procès. Il est attendu par Adji Sarr. Mais ce procès est attendu par tous les Sénégalais. Il faut qu’on en finisse avec cette affaire-là quand même. »
Comme à Ziguinchor, des écoles resteront fermées dans la capitale. Par mesure de sécurité, le gouverneur de Dakar a une fois encore interdit la circulation des motos ce mardi.