Les Mines Ne Développent Pas un Pays : Analyse des Propos de M. Mourana Soumah

Les Mines Ne Développent Pas un Pays : Analyse des Propos de M. Mourana Soumah

Une réflexion sur la malédiction des ressources et les conditions nécessaires pour un développement durable et inclusif.

Lorsqu’un économiste aguerri affirme que « les mines ne développent pas un pays », il critique l’idée simpliste selon laquelle l’exploitation des ressources naturelles, notamment minières, conduit automatiquement au développement économique et social d’un pays.

Dans ce contexte, M. Mourana Soumah veut souligner qu’il est maître de ses idées et l’un des véritables acteurs de la refondation. Les points qu’il aborde méritent une attention particulière, car ses propos, lors de l’émission « On fait le point » diffusée sur les deux chaînes nationales de la Guinée, RTG 1 et RTG 2, s’adressent à ceux qui maîtrisent le français et les concepts économiques. Ceux qui ont bien suivi l’émission pourront lire entre les lignes pour mieux comprendre sa perspective.

Voici les quatre points essentiels qu’il semble vouloir mettre en avant :

1. Le paradoxe de l’abondance ou la malédiction des ressources

Dans de nombreux pays riches en ressources minières (notamment en Afrique, en Amérique latine et en Asie), l’abondance de ressources naturelles n’a pas toujours conduit à un développement économique durable. Au contraire, ces pays sont parfois confrontés à des problèmes tels que :

Une dépendance excessive aux exportations de matières premières, exposant leur économie aux fluctuations des prix sur les marchés mondiaux.

Un manque de diversification économique, freinant la création de secteurs industriels ou technologiques.

Une mauvaise gestion des revenus issus des mines, souvent aggravée par la corruption et une gouvernance inefficace.

2. L’absence de retombées locales durables

Souvent, les revenus tirés de l’exploitation minière bénéficient davantage aux multinationales et aux élites locales qu’à l’ensemble de la population. L’exploitation minière peut :

Créer peu d’emplois durables, car le secteur est souvent fortement mécanisé.

Laisser derrière elle des régions appauvries et polluées une fois les ressources épuisées.

Négliger les investissements dans des secteurs cruciaux tels que l’éducation, la santé et les infrastructures pour les populations locales.

3. Un développement limité à court terme

Le développement basé sur les mines est souvent non durable à long terme. Les ressources minières sont épuisables, et une fois extraites, elles ne génèrent plus de revenus. Si un pays n’investit pas dans des secteurs alternatifs (agriculture, industrie, services, technologie), son économie risque de stagner ou de s’effondrer lorsque les ressources seront épuisées.

4. Le développement nécessite une vision globale

Pour un économiste, le développement d’un pays ne se mesure pas uniquement en termes de PIB ou de revenus d’exportation. Il inclut également :

Une amélioration des conditions de vie (éducation, santé, infrastructures).

Une réduction des inégalités.

Une diversification économique pour résister aux chocs externes.

Or, l’exploitation minière, à elle seule, ne permet pas d’atteindre ces objectifs sans une gestion prudente des revenus et des politiques économiques inclusives.

En fin M. Mourana Soumah souligne que l’exploitation minière, bien qu’elle puisse générer des revenus significatifs, ne suffit pas à elle seule pour assurer un développement durable et équitable. Le véritable développement nécessite :

Une gestion responsable des ressources.

Des investissements dans d’autres secteurs de l’économie.

Des politiques visant à améliorer le bien-être de l’ensemble de la population.

MERCI MONSIEUR MOURANA SOUMAH POUR CETTE EXPLICATION.

 

La Rédaction