Côte d’Ivoire : « Bédié a tué la prestation de serment de Ouattara »

Côte d’Ivoire : « Bédié a tué la prestation de serment de Ouattara »

Après son passage en force en brigant un troisième mandat contre vents et marrées, Alassane Ouattara prête serment ce lundi. Un autre serment bien différent dans le fond de celui qu’il prêté il y a cinq ans.

Alassane Ouattara se fait honorer ce jour, 14 décembre 2020. Une tribune solennelle s’ouvre à Abidjan-Cocody oû il se fait investir président de la République, après le scrutin controversé du 31 octobre. Un vote largement émaillé de violences qui ont fait un centaine de morts. La plupart de ces personnes arrachées à l’affection des leurs ne sont autres que ceux des Ivoiriens qui ont daignés s’opposer à ce troisième mandat « ilégal et inconstitutionnel qu’il qu’il s’est arrogé au mépris de la Constitution de 2016.

PARJURE, VIOL CONSTITUTIONNEL Est-il encore besoin de rappeler que le président du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et les siens avaient juré au peuple ivoirien, au moment de l’adoption du texte, qu’il mettait son initiateur forclos ?! Pourtant, aucune de ses preuves palpables, rappelées à l’ancien gouverneur de la Bceao ne l’ont dissuadé à se maintenir au pouvoir après deux mandats de cinq ans chacun. UN SERMENT VICIÉ Aujourd’hui, c’est à un rituel similaire qu’il invite partisans, amis et partenaires internationaux. Sans contexte, M. Ouattara lèvera la main, comme il l’a fait en 2010 et en 2015, pour jurer de respecter la constitution.

Et d’inviter le peuple à lui retirer sa confiance s’il la trahissait. Bien d’Ivoiriens ne se sentent pas en tout cas concernés par cette mise en scène. En tout cas, le Président Henri Konan Bédié et l’opposition n’entendent pas être associés à cette cérémonie. Lopposition a ses raisons. Elle continue de justifier sa position par le fait qu’il n’y a pas eu d’élection crédible en Côte d’Ivoire. Car fermant les yeux sur toutes ‘‘les irrégularités’’ relevées par les observateurs du processus électoral et l’opposition, le pouvoir sortant a tenu à faire l’élection présidentielle le 31 octobre 2020. Pour l’opposition, la ‘‘supposée’’ victoire d’Alassane Ouattara est ‘’nonévénement face au candidat indépendant Kouadio Konan Bertin (KKB)’’.

« L’investiture d’Alassane Ouattara, lundi 14 décembre 2020, devient de facto un non-événement pour l’opposition. En effet, pour mieux la comprendre, si elle n’a pas reconnu l’élection du 31 octobre, tous les actes qui en découlent deviennent pour elle nuls et sans effets. BÉDIÉ « TUE » LE SERMENT En tout cas, le président Bédié, à qui une invitation a été donnée pour participer à cette cérémonie, garde sa position.

 

« Le 31 octobre 2020, dans des conditions calamiteuses et avec la complicité d’un système électoral à sa solde, le Chef de l’Etat en exercice s’est soumis, contre vents et marées, à la décision du peuple quant à son choix de briguer un troisième mandat illégal, par un soi-disant Devoir, mais en réalité au service de son clan. Après que moins de 20% d’électeurs seulement eurent retiré leurs cartes, le taux réel de participation s’est trouvé être inférieur à 10%. Ce niveau de participation, extrêmement faible et confirmé par des observateurs et organisations internationales crédibles, signifie que le vainqueur arithmétique proclamé de cette soi-disant élection n’a aucune légitimité, 90% des Ivoiriens ayant boudé cette élection. Le peuple de Côte d’Ivoire a clairement désavoué Monsieur Alassane Ouattara devant la Communauté nationale et internationale avec le choix du NON à son projet de troisième mandat anticonstitutionnel. Il doit donc en tirer toutes les conséquences et en déduire, malgré tous les actes anticonstitutionnels qui sont posés actuellement, qu’il n’est pas légitimement le Président de la République de Côte d’Ivoire », a-t-il rappelé, mercredi dans son discours à la nation.

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La Rédaction