L’ouverture d’un nouveau front contre Israël dépendra de ses actions dans la bande de Gaza. C’est ce qu’a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères, Amir-Abdollahian, dont le pays est un soutien de longue date du Hamas. Si l’Iran a affirmé ne pas être impliqué dans les attaques meurtrières perpétrées le 7 octobre par l’organisation islamique, il a publiquement salué cet assaut d’une ampleur sans précédent.
« La poursuite des crimes de guerre contre les Palestiniens et Gaza recevra une réponse du reste de l’axe », a-t-il ajouté en faisant allusion à ses alliés régionaux (Syrie, Hezbollah, Hamas…), qui pourraient réagir en cas d’escalade de l’offensive israélienne à Gaza.
« Aujourd’hui (12 octobre) juste avant minuit heure locale », les responsables de l’ONU à Gaza « ont été informés par leurs officiers de liaison de l’armée israélienne que la totalité de la population au nord de Wadi Gaza devait être déplacée dans le sud dans les 24 heures », a indiqué Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, réclamant que cet ordre soit annulé.
« Cela correspond environ à environ 1,1 million de personnes. L’ordre s’applique à tout le personnel de l’ONU et à tous ceux abrités dans les établissements de l’ONU – y compris les écoles, les centres de santé et les cliniques. » La population totale de la bande de Gaza s’élève à 2,3 millions de personnes, près de la moitié des habitants serait donc concernée.
Les sites de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) abritent plus de 60 % des 423 000 personnes déplacées ces derniers jours dans la bande de Gaza, mais le nombre de celles présentes au nord de Wadi Gaza n’était pas disponible à ce stade.
« Les Nations unies estiment impossible qu’un tel déplacement de population ait lieu sans provoquer des conséquences humanitaires dévastatrices », a également déclaré Stéphane Dujarric.
En retour, l’ambassadeur d’Israël à l’ONU Gilad Erdan, dans un message envoyé à l’AFP par ses services, a accusé l’ONU d’avoir « fermé les yeux face au Hamas qui s’armait et utilisait la bande de Gaza pour cacher ses armes » : « Maintenant, au lieu de se tenir aux côtés d’Israël, dont les citoyens ont été massacrés par les terroristes du Hamas, et qui essaie de minimiser les dommages causés à ceux impliqués, (l’ONU) fait la leçon à Israël ».
Le Conseil de sécurité de l’ONU a prévu une nouvelle réunion d’urgence à huis clos vendredi sur la situation dans la région.