Plus de 200 milliards GNF détournés par une ministre – Alpha Condé en colère !
Dans le but de lutter contre la corruption et le détournement des deniers publics, le président de la république a signé un décret le 13 novembre dernier relatif au nouveau formulaire de déclaration du patrimoine. Deux semaines après la publication de ce décret, Alpha Condé a créé une commission restreinte de recensement des biens de certains hauts cadres de l’Etat qui abuseraient les maigres ressources du pays, les recettes publiques et le budget des différents départements sectoriels. Crédit photo : METFPE.
La ministre Zenab Nabaya épinglée : son stratagème et ses complices !
Suite aux travaux menés par cette commission émanant du cabinet présidentiel, la ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi a été épinglée pour non justification de 28 milliards de francs guinéens et plus de 100 milliards de déficit qu’elle a laissé quand elle était directrice administrative et financière (DAF) au ministère de la santé. Sans compter un montant de plus de 56 milliards prétendument « détourné » au moment où elle était DAF au ministère de l’Agriculture. Tout ça, c’est au compte Djenab Dramé alias « Zenab Nabaya », actuelle ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi et directrice adjointe du directoire de campagne du candidat Alpha Condé lors de l’élection présidentielle du 18 octobre dernier.
Avec la complicité du ministère du budget, elle a négocié et obtenu un crédit supplémentaire de plus de 35 milliards de francs guinéens pour dit-on équiper les centres de formation professionnelle (CFP) de Kankan, Kouroussa, Kerouané, Siguiri et N’zérékoré. Sachant que cette rubrique relève du volet investissement du budget national et de facto de la ministre du plan et du développement économique Mamakany Diallo, qui semble être regardante des procédures, elle a by-passé celle-ci pour utiliser la complicité du ministère budget. Via une lettre adressée au ministère du budget dont nous détenons copie, pour contourner la direction nationale des investissements (ministère du plan), elle a indiqué dans l’intitulé de ladite lettre achat « d’autres produits spécifiques » au lieu de mentionner « achat des équipements » qui aurait exigé des justifications en la matière. À date, l’argent a été décaissé, la liste des entreprises au nombre de 9 via un contrat de gré-à-gré existe mais aucun équipement n’a été acheté ; pour l’argent, seule la ministre Zenab pourra dire où les 35 milliards sont partis, rapportent nos sources d’information.
Interrogée par Guineenews© pour connaître sa version des faits concernant ces allégations, la ministre de l’enseignement technique Zenab Nabaya a déclaré : « La pratique est courante dans l’administration d’accuser et de diffamer. Là, il s’agit d’honneur, celui d’une jeune femme coupable d’avoir bénéficié de la confiance du chef de l’Etat à une haute fonction. Le moment venu, nous en parlerons. Je n’ai rien à me reprocher, ni à cacher. La vérité sera connue de tous. »
La colère du président Alpha Condé…
Se sentant désormais dans le collimateur du chef de l’Etat, Zenab a demandé aux membres de son cabinet de bien vouloir trouver des justificatifs par rapport aux montants détournés. Cependant, ceux-ci à part les 15 milliards qu’elle a donnés dans le cadre de l’organisation des examens ont refusé de jouer à un tel jeu rappelant la ministre à faire des devoirs conformément aux montants détournés…
Par ailleurs, nos sources précisent qu’elle n’est pas la seule qui est visée par une enquête de ce genre. Au compte de nombreux ministres, DAF et autres directeurs des établissements publics à caractère industriel et commercial reconvertis en sociétés anonymes, les enquêteurs ont recensé plus d’une centaine de maisons en Guinée et à l’étranger qui leur appartiendraient dont ils doivent justifier l’origine des fonds. D’autres directeurs des postes de régie concernés par les enquêtes ont eux-aussi des biens qui ont été recensés (y compris des comptes bancaires) soumis à l’appréciation du chef de l’Etat qui semble être « déçu » de ces abus des deniers publics. Jusqu’où ira-t-il ?