Présidentielle au Liberia : George Weah espère encore convaincre
Le président sortant du Liberia brigue un second mandat lors du scrutin du 10 octobre malgré un bilan en demi-teinte.
Le gamin qui vendait des sachets de boisson en poudre dans un bidonville de Monrovia aurait-il pu prédire qu’il serait, aujourd’hui, en lice pour un second mandat à la tête de son pays ? George Weah, ancien footballeur professionnel devenu président du Liberia, affronte dans les urnes Joseph Boakai, ce 10 octobre, pour le premier tour de la présidentielle. Il espère convaincre à nouveau les électeurs qui l’ont plébiscité il y a six ans.
Si son premier mandat s’achève sur un bilan en demi-teinte, « Mister George » demeure « le Libérien le plus populaire de sa génération », selon l’analyste Ibrahim Al-Bakri Nyei. « Partout où [il] se rend, des centaines, voire des milliers de personnes se pressent pour le voir. »
Issu d’un milieu populaire, le surdoué du football est repéré au Cameroun par le Français Claude Le Roy. Grâce au sélectionneur des Lions indomptables, Weah croise la route d’Arsène Wenger, coach de l’AS Monaco. C’est sous les couleurs de ce club que Weah débute sa carrière en France où il va se forger une réputation de buteur hors pair. « Les défenseurs tombaient sous ses pas lorsqu’il dribblait le ballon », explique Rodney D. Sieh, journaliste et auteur de George Weah, The Story of Africa’s Footballer President (non traduit).
Désarmement des enfants soldats
Ses prouesses – et notamment un but mythique face au Bayern Munich en 1994 – lui permettent de devenir le premier Africain – et le seul à ce jour – à recevoir le Ballon d’or en 1995, une récompense qui distingue le meilleur joueur de l’année. Ses années passées à dribbler en Europe ne lui font toutefois pas oublier son pays en proie aux guerres civiles meurtrières. Il s’investit notamment dans le désarmement des enfants soldats, véritable fléau au Liberia.
À peine a-t-il raccroché les crampons que George Weah se lance sur un autre terrain : la politique. Après deux échecs consécutifs en 2005 puis en 2011, il accède finalement aux plus hautes fonctions du pays en 2017.